LA SYLVICULTURE ESTRIENNE EN ÉVOLUTION DEPUIS 15 ANNÉES (PARTIE 1)
Les travaux sylvicoles réalisés pour la mise en valeur de la forêt estrienne évoluent.
Les efforts déployés dans les années 1970, 1980 et 1990 se concentraient vers les travaux non commerciaux, soit ceux liés au reboisement et au précommercial. La présence omniprésente de prairies abandonnées, de friches et de coupes totales a façonné les objectifs sylvicoles. La remise en production de ces terrains était prioritaire, en lien avec les objectifs provinciaux de l’époque.
Au tournant des années 2000, les sites non productifs à reboiser sont devenus moins nombreux et la réalisation des travaux sylvicoles s’est déplacée vers les travaux commerciaux avec récolte de bois en forêt naturelle.
Source: Rapports annuels de l’Agence de mise en valeur des forêts privées de l’Estrie
Le tableau et le graphique sont révélateurs du déplacement des sommes budgétaires investies, sur 15 ans, vers les travaux commerciaux de récolte.
Source: Rapports annuels de l’Agence de mise en valeur des forêts privées de l’Estrie
La crise économique de 2008-11 a causé des remous majeurs dans le secteur forestier. Sur le graphique, on voit le creux au niveau des travaux commerciaux entre 2008 et 2011. La quantité faramineuse de propriétés immobilières saisies aux États-Unis pour non-paiement a eu pour effet d’étouffer les mises en chantiers et la demande pour le bois d’œuvre.
Période 2012-2017
Le graphique illustre aussi le point de ballant, atteint en 2012, lorsque les deux groupes de travaux utilisaient les mêmes sommes budgétaires. Cette situation n’a pas perduré. La reprise de la construction résidentielle américaine et la croissance économique a permis une reprise de la demande pour le bois. La proportion des sommes budgétaires dévolue aux travaux commerciaux de récolte s’est mise à augmenter.
Situation actuelle
Depuis 2017, les travaux commerciaux de récolte atteignent une proportion de 80% de la sylviculture estrienne. Les Groupements forestiers et les conseillers indépendants ont développé leur expertise pour assurer une qualité d’exécution de haut niveau. Les entrepreneurs forestiers se sont renouvelés. La mécanisation jumelée aux outils utilisant l’intelligence artificielle permettent une productivité accrue sans sacrifier la qualité ni les objectifs sylvicoles.
La vaste majorité des traitements se réalisent en forêt certifiée FSC et sont donc soumis à des audits externes annuels.
L’avenir
La sylviculture répond aux impératifs forestiers. Les premiers groupements forestiers ont été incorporés dans les années 1970 et au cours des années 1970 à 2000, ils ont remis en production énormément de terrains improductifs.
Ces travaux permettent aujourd’hui l’éclaircie de ces plantations tout en aménageant les forêts naturelles d’âge intermédiaire ou matures.
Les effets économiques
Le virage vers les travaux de récolte est un stimulant économique important pour l’économie régionale. Les usines de transformation permettent également l’enracinement de leurs travailleurs et familles.
La forêt aménagée génère une ressource-bois de plus grande valeur. De jeunes forêts primaires, nous aménageons maintenant les forêts d’âge intermédiaire ou matures. Ces bois mis en marché ont une valeur monétaire unitaire plus élevée.
Toute la chaîne de production y gagne. Le propriétaire y récolte les bienfaits économiques de sa forêt aménagée. Les entrepreneurs forestiers et les usines transformant ces bois de qualité génèrent une plus-value grâce à cette sylviculture raisonnée.
Ken Dubé ing.f.
Tiré des rapports annuels de L’Agence de mise en valeur de la forêt privée de l’Estrie
Source: rapports annuels, Agence de mise en valeur de l’Estrie