LA RÉCOTE DE BOIS EN ESTRIE
Plusieurs questionnements refont régulièrement surface concernant la récolte de bois en forêt privée estrienne. Ces préoccupations légitimes méritent de s’y attarder.
Coupe-t-on trop de bois en Estrie?
La forêt de l’Estrie est une des plus productives du Québec. Elle est diversifiée, composée à 62% de feuillus et appartient à 9,170 propriétaires forestiers. La décision de l’aménager, de récolter ou d’y intervenir est personnelle à chaque propriétaire. Pour l’année 2016, les propriétaires ont récolté 50% de la possibilité forestière annuelle de l’ensemble de leur forêt. C’est-à-dire que les actions de ces propriétaires ont résulté dans la récolte de la moitié de ce que leur forêt a produit pour 2016.
Dis autrement, la moitié de la production annuelle de cette forêt n’est pas récoltée.
Il a donc beaucoup de marge pour augmenter le niveau de récolte sans toucher au capital forestier.
La capacité de notre forêt de produire et de nous rendre les multiples services dont nous sommes habitués, n’est donc nullement compromise.
Comment est coupé tout ce bois ?
Les volumes de bois récoltés, même à la moitié de la possibilité annuelle, représentent une quantité appréciable d’arbres.
Les travaux de récolte sont en grande majorité encadrés par les professionnels forestiers de la région. Ces travaux de récolte comprennent les coupes partielles d’éclaircie commerciale, d’assainissement ou de jardinage. Ils procèdent à la récolte du bois en perdition, des arbres de faible valeur et au dégagement des arbres d’avenir.
Le tout est réalisé dans le cadre d’un aménagement forestier durable.
Reboise-t-on un arbre pour chaque arbre coupé ?
Les travaux de récolte dans les forêts approchant de leur maturité sont réalisés avec l’objectif d’y installer une régénération naturelle. La régénération naturelle provient des semences des arbres qui ont poussé naturellement à proximité du site. Ce sont des semis déjà bien adaptés au climat, au sol et à l’environnement du secteur et qui vont ainsi remplacer la forêt mature actuelle.
Lorsque les travaux de récolte n’ont pas été réalisés dans les délais adéquats permettant à la régénération de s’installer, ou si le site n’est pas propice à la germination, le propriétaire doit recourir au reboisement suite à une récolte finale.
Les forêts récoltées qui n’ont pu se régénérer naturellement sont alors reboisées.
Sur l’ensemble des superficies où s’effectuent la récolte de bois durant une année, seulement une infime proportion de celles-ci nécessiteront un reboisement puisque la régénération n’y est pas établie.
L’encadrement professionnel à long terme des travaux optimise la mise en valeur de la régénération naturelle de la forêt et on peut affirmer qu’un arbre coupé, est rarement remplacé par un arbre reboisé et c’est une bonne nouvelle.
Assistons-nous à une déforestation en Estrie ?
Le phénomène de déforestation est présent sur les continents africain, d’Océanie, d’Amérique centrale et d’Amérique du sud. Les continents du nord dont l’Amérique, l’Europe et une partie de l’Eurasie ont des superficies forestières stables ou en croissance.
Une perception populaire est que la déforestation touche l’Estrie … Lire la suite
La gestion de la forêt estrienne telle que pratiquée par les propriétaires et avec l’encadrement des professionnels forestiers demeure le gage d’une forêt résiliente, en santé et profitable pour l’ensemble de la communauté.
Ken Dubé ing.f.